vendredi 17 septembre 2010

Leader un jour, pas pour toujours

Je vous le dis d’entrée de jeu, je ne le sais pas! Non je ne sais pas qui veut servir ou se servir. Mais une chose est sure, il y a un mystérieux empressement qui coure dans le dossier du gaz de schiste. C’est le cas de le dire, on dirait qu’on a le feu au derrière tellement les tentatives se multiplient pour nous convaincre que cela est juste et bon pour des "Québécois et Québécoises comme vous tous"!... Parce que moi je ne suis pas comme vous tous!?!... Je suppose?

"Des Québécois et Québécoises comme vous tous", c’est ce qu’André Caillé disait à Bécancour lors de la première assemblée publique de l’Association des producteurs de pétrole et de gaz du Québec. Il expliquait alors les conséquences d’un moratoire sur les gaz de schiste. "Et si on fait ça là, faut aller dire à 35 personnes, des Québécois et Québécoises comme vous tous là, vous avez pu de job… C’est ça que c’est… Mais… bon…"

Je vous invite à regarder le Téléjournal du 14 septembre parce qu’au verbatim, il faut ajouter le non verbal pour réellement prendre toute la force du propos. C’est vraiment révélateur du point de vue du leadership! Avez-vous dit leadership? C’est révélateur si on pense à la crise du verglas qui, comme j’en parlais ici 10 ans après, a été mené d’une main de maitre par le même Monsieur Caillé.

Lorsqu’il est question de leadership, il est important de comprendre qu’au-delà de l’individu, le leadership dépend avant tout de l’environnement dans lequel il se trouve. Le leadership dépend des besoins des gens présents dans l’entourage. Il dépend des attentes des uns à l’égard de l’autre qui tente de mobiliser. Le leadership dépend de la capacité à communiquer l’objectif à atteindre. Il dépend également du désir des autres à atteindre cet objectif.

Dans le cas du gaz de schiste, on comprend que la population ne voit pas d’urgence à exploiter le gaz prisonnier du schiste. Le gaz est là depuis des millénaires, pourquoi ne pourrait-on pas le laisser là une ou deux années de plus?

Voilà une autre évidence du leadership, il ne peut se développer si la confiance n’est pas présente. On vous a sûrement déjà dit qu’on ne peut acheter la confiance. D’ailleurs, il semblerait que la confiance n’a de pris. Mais si elle en avait un, avec ce qui se passe avec les gaz de schiste, on comprend qu’elle vaudrait plus que 35 emplois… de Québécois et Québécoises comme vous tous!

Personnellement, cela me fait sourire lorsque je vois le mot leadership dans une offre d’emploi. Je souris lorsque je peux y lire par exemple, leadership confirmé, avoir démontré du leadership, capacité à exercer du leadership, etc.

Cela me fait sourire, car au-delà de l’individu, le leadership est avant tout tributaire de l’environnement, des événements et des circonstances comme le démontre la comparaison entre la gestion de la crise du verglas et la gestion des gaz de schiste par André Caillé.

Alors la prochaine fois que vous serez à la recherche DU leader qui sauvera tel projet ou un autre, n’oubliez pas qu’on peut être leader un jour, mais rien ne garantit qu’on le sera pour toujours!


Crédit photo : Jacques Nadeau, Le Devoir

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1 commentaire:

  1. Effectivement, le leadership situationnel est fondamental: En situation de crise, les qualités demandées au leader ne sont pas les mêmes que lorsqu'il s'agit d'un changement sociétal. Les outils utilisés ne sont pas les mêmes et comme les québecois n'ont jamais fonctionné à l'ordre et à l'imposition, la crise d'octobre 1970 fait encore des vagues 30 ans après, le chemin choisi par l'industrie risque de poser d'importants problèmes sociaux.
    «Il ne sert à rien de tirer sur l'herbe pour la faire pousser» Proverbe chinois.
    Salutations!

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